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quelque temps dans l’aisance, mais se voit ensuite banni du foyer paternel. La pitié n’habite point dans ces âmes criminelles et cupides ; ils voient la maison même de leur débiteur mise en vente, et ne sont point attendris, mais ils pressent sans relâche le marché, afin de recouvrer plus promptement leur or et d’enchaîner dans leurs liens un autre malheureux : tels ces chasseurs actifs et insatiables qui entourent de leurs filets une vallée tout entière, et, après avoir pris tout le gibier, transportent leurs toiles dans un autre vallon, puis dans un autre encore, jusqu’à ce qu’ils aient dépeuplé les montagnes. De quels yeux un pareil homme peut-il regarder le ciel ? Comment ose-t-il demander le pardon de ses fautes ? Ou n’est-ce pas par sottise qu’il ajoute à sa prière ces mots que nous a enseignés le Sauveur : Remettez-nous nos dettes comme nous les remettons nous-