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offrant à ses disciples une règle et un modèle de courte prière, y a fait entrer les paroles qui suivent, comme les plus nécessaires et les plus efficaces pour fléchir Dieu : Et remettez-nous nos dettes comme nous les remettons nous-mêmes à ceux qui nous doivent. Comment donc prieras-tu, toi, l’usurier ? De quel front demanderas-tu une grâce à Dieu, toi qui reçois toujours et ne sais pas donner ? Ignores-tu que ta prière ne fait que rappeler ton inhumanité ? Qu’as-tu pardonné pour venir demander le pardon ? Quand as-tu fait miséricorde, toi qui invoques le Dieu miséricordieux ? Si tu donnes une aumône, n’est-elle pas le fruit de tes rapines cruelles, n’est-elle pas grosse des malheurs, des larmes, des soupirs d’autrui ? Si le pauvre savait l’origine de cette aumône que tu lui offres, il ne l’accepterait pas ; il lui semblerait qu’il va goûter à la chair de ses frères et au sang de ses