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guise de terre, et en se plongeant à trois reprises dans cet élément, la grâce obtenue après le troisième jour.

[7] On a déjà dit plus haut que la mort a été introduite à dessein dans la nature humaine par la prévoyance divine, pour que le vice s’étant une fois écoulé dans la séparation du corps et de l’âme l’homme reconstitué par la résurrection se retrouvât intact, libre de passions, pur et exempt de tout mélange avec le vice. Mais le dessein que se proposait en mourant l’auteur et le guide de notre salut s’est réalisé d’une façon parfaite, il a été entièrement rempli suivant son propre but. [8] Les éléments qui étaient unis ont été en effet séparés par la mort, et les éléments séparés ont été de nouveau rapprochés, pour que la nature ayant été purifiée par la décomposition des parties unies ensemble, je veux dire l’âme et le corps, le retour à la vie de ces éléments séparés se trouvât exempt du mélange qui les altérait. Au contraire, pour ceux qui suivent ce guide, la nature ne permet pas une imitation exacte en tous points, mais elle l’admet maintenant dans la mesure de ses forces, et réserve le reste pour le temps à venir.

[9] En quoi consiste donc cette imitation ? À faire disparaître le vice mélangé à la nature, dans le simulacre de mortification exécuté au moyen de l’eau ; ce n’est pas à la vérité une disparition complète, mais comme une solution de la continuité du mal ; deux causes contribuent à la destruction du vice : le repentir du pécheur et l’imitation de la mort ; c’est par elles que l’homme