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compliqués et trompeurs de l’édifice ; ils n’en seraient pas sortis, s’ils n’avaient suivi les pas de leur guide : représentez-vous de même que le labyrinthe de la vie serait inextricable pour la nature humaine, si l’on ne prenait la route qui a conduit hors de l’enceinte Celui qui y est entré.

[4] Par labyrinthe, j’entends au figuré la prison sans issue de la mort, où avait été enfermé l’infortuné genre humain. Qu’avons-nous donc vu se produire pour l’auteur de notre salut ? Pendant trois jours il est resté dans la mort, puis il est revenu à la vie. Il nous faut donc imaginer pour nous-mêmes quelque chose d’analogue. Quelle est l’invention qui nous permettra de reproduire intégralement sa conduite ?

[5] Tout être une fois mort a un séjour approprié, qui lui est fixé par la nature ; c’est la terre où il est étendu et enseveli. Or il y a une étroite affinité entre la terre et l’eau ; ce sont les seuls éléments doués de pesanteur et portés à descendre ; seuls ils subsistent l’un dans l’autre et sont absorbés l’un par l’autre. Puisque le guide de notre vie est descendu sous la terre en mourant, suivant la condition commune, l’imitation de sa mort que nous poursuivons est figurée dans l’élément qui s’en rapproche. [6] Et de même que Lui, l’Homme venu d’en haut [Jean, iii, 31 ; I Cor., xv, 47], après avoir accepté l’état de cadavre et avoir été déposé dans la terre, est revenu à la vie le troisième jour, de même quiconque se trouve uni à lui selon la nature charnelle, s’il a en vue le même résultat heureux, je veux dire s’il a la vie pour but, reproduit, en répandant sur lui de l’eau, en