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XXXV. L’entrée de l’homme dans l’eau, et sa triple immersion renferment un autre mystère. Le procédé employé pour notre salut doit son efficacité moins à la direction de la doctrine qu’aux actes mêmes de celui qui a accepté de partager la condition de l’homme : il a donné à la vie une réalité effective, pour qu’au moyen de la chair revêtue par lui et déifiée avec lui, se trouvât sauvé en même temps ce qui est apparenté à la chair et de même nature. Dans ces conditions, il était nécessaire d’imaginer un procédé où les actes accomplis par celui qui suit eussent une affinité et une analogie avec celui qui conduit. Il faut donc voir avec quels caractères nous est apparu le guide de notre vie, afin que, selon la parole de l’Apôtre [Heb., II, 10], l’imitation de ceux qui suivent, se réglant sur l’auteur de notre salut, ait un heureux résultat.

[2] Les hommes rompus aux exercices militaires dressent les conscrits à la manœuvre, en leur montrant pour les instruire le mouvement bien rythmé de la marche militaire, mais si l’on ne suit l’exemple donné, on n’acquiert pas cette sorte de science ; de même, les hommes animés d’un zèle égal pour le bien doivent, de toute nécessité, suivre par une exacte imitation le guide qui nous conduit à notre salut, et mettre à exécution l’exemple qu’il donne. Il est impossible en effet d’atteindre un but semblable, si l’on ne suit pas un chemin analogue.

Ceux qui, perdus dans les sinuosités d’un labyrinthe ne savent en sortir, et qui rencontrent une personne familiarisée avec ce dédale, arrivent, en marchant derrière, à parcourir jusqu’au bout les détours