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l’élément humide se transforme par la volonté de Dieu pour devenir l’être vivant le plus élevé en dignité. Il en est de même dans le cas présent. Nous soutenons qu’il n’y a rien d’extraordinaire si la présence de la puissance divine fait passer à l’incorruptibilité l’être qui a pris naissance dans la nature corruptible.

XXXIV. Mais ils cherchent une preuve de la présence de la divinité quand on l’invoque pour sanctifier la cérémonie. Que celui qui fait cette recherche relise ce qui a été précédemment examiné. En établissant en effet le caractère vraiment divin de la puissance qui s’est manifestée à nous par la chair, nous avons fourni un appui à la question présente.

[2] En démontrant la divinité de celui qui nous est apparu sous une forme charnelle, et qui a révélé sa nature par les miracles accomplis au cours de sa vie, on a démontré du même coup que sa présence se produisait chaque fois qu’il était invoqué. Toute chose en effet a un caractère particulier qui fait connaître sa nature ; le propre de la nature divine, c’est la vérité. Or Dieu a promis d’être toujours aux côtés de ceux qui l’invoqueraient [Matt., vii, 7 ; Jean, xiv, 13 ; xv, 7, 16 ; xvi, 23], et au milieu de ses fidèles, de rester avec tous [Matt., xviii, 20 ; xxviii, 20], et d’être en relation avec chacun [Jean, xiv, 23]. Nous n’aurions donc plus besoin d’une autre preuve de la présence de la divinité, si les miracles mêmes nous ont déjà donné foi à son caractère divin, si nous savons que le propre de la divinité c’est d’être pure de mensonge, et si, nous fondant sur le caractère véridique de la promesse, nous ne mettons pas en doute la présence de la chose promise.

[3] L’invocation adressée dans la prière précède la dis-