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est celui qui unit étroitement et ajuste à lui-même l’univers, en ramenant par sa propre personne à un seul accord et à une seule harmonie les diverses natures du monde. [7] Ce que la pensée conçoit dans le monde est en effet soit en haut, soit en bas, à moins qu’elle n’arrive, en le traversant, aux limites qui bornent les côtés. Si donc elle réfléchit à l’organisation des êtres célestes ou souterrains, ou de ceux qui sont aux deux extrémités de l’univers, partout la divinité se présente d’abord à la réflexion ; seule, elle s’observe en toutes les parties du monde et maintient toutes choses dans l’existence.

[8] Cette nature, doit-on la nommer divinité, raison, puissance, sagesse, ou lui donner quelque autre appellation sublime, capable de désigner plus clairement l’être souverain ? Notre doctrine ne dispute nullement sur un nom ou sur une forme de langage. Donc puisque toute la création se ramène à cet être et tourne autour de lui, et tient de lui sa cohésion, le haut y étant, grâce à lui, étroitement uni avec le bas, et les côtés l’un avec l’autre, nous devions être non seulement amenés par l’ouïe à la connaissance de la divinité, mais encore être instruits par la vue des conceptions supérieures. C’est de là qu’est parti le grand Paul quand il initie le peuple d’Éphèse, et lui donne par son enseignement le moyen de connaître ce que représentent la profondeur, la hauteur, la largeur et la longueur [Eph., iii, 18]. [9] Il désigne en effet par un mot spécial chaque prolongement de la croix ; il nomme hauteur la partie supérieure, profondeur la partie inférieure, largeur et longueur les bras latéraux. Et il rend cette idée encore plus claire, à mon avis, quand il s’adresse aux Philippiens : « Au nom de Jésus-Christ, dit-