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effet guérir une infirmité que de faire disparaître, même au prix de souffrances, la maladie.

XXVII. Il était rigoureusement logique que celui qui se mêlait à notre nature acceptât d’en revêtir tous les caractères distinctifs pour s’unir étroitement à nous. Car ceux qui lavent les vêtements pour les nettoyer ne laissent pas de côté une partie des souillures, en se bornant à enlever les autres ; mais ils purifient de ses taches toute la pièce d’étoffe d’un bout à l’autre, pour que tout le vêtement ait la même beauté, et resplendisse d’un égal éclat au sortir du lavage ; de même la vie humaine ayant été souillée par le péché dans son principe, dans sa fin et dans tout l’intervalle, la puissance qui la nettoie devait passer partout et ne pas appliquer à l’une des parties le traitement de la purification, pour laisser l’autre sans remède. [2] Voilà pourquoi, notre vie étant comprise de part et d’autre entre deux extrémités, je veux dire le commencement et la fin, on trouve à chacune des deux extrémités la puissance qui redresse notre nature ; elle est entrée en contact avec le commencement, elle s’est étendue de là jusqu’à la fin, et a occupé tout l’espace compris dans l’intervalle.

[3] Or puisqu’il n’y a pour tous les hommes qu’une seule façon d’entrer dans l’existence, d’où devait venir celui qui nous visitait, pour s’établir dans notre vie ? Du ciel, dit peut-être celui qui rejette comme avilissante et sans gloire la forme de la naissance humaine. Mais l’humanité n’était pas au ciel, et dans la vie supra-terrestre ne régnait sous aucune forme la maladie du vice. Or celui qui se mêlait à l’homme voulait régler