Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort, la corruption, les ténèbres, et tous les fruits du vice étant attachés à l’auteur du mal, l’approche de la puissance divine détruit, à la façon du feu, l’élément contraire à la nature, purification bienfaisante pour la nature, quoique le partage soit pénible. L’adversaire lui-même ne saurait mettre en doute la justice et le caractère salutaire du procédé employé, si toutefois il pouvait comprendre le bienfait.

[8] Ceux qu’on traite par les coupures et les cautérisations s’impatientent contre les médecins, sous la douleur aiguë de la coupure, mais si ces soins leur procurent la santé, et si la souffrance causée par la brûlure disparaît, c’est de la reconnaissance qu’ils auront pour les auteurs du traitement. De même la nature ayant été, par ces moyens détournés et longs, débarrassée du mal qui s’y était mêlé et attaché, quand seront rétablis dans leur condition primitive ceux qui sont maintenant plongés dans le vice, le concert d’actions de grâces s’élèvera de toute la création, et de la bouche de ceux qui auront été châtiés au cours de cette purification, et de la bouche de ceux qui n’auront pas même eu besoin d’être purifiés.

[9] Ce sont ces enseignements et d’autres du même genre que nous donne le grand mystère de l’incarnation divine. C’est en se mêlant à l’humanité, en revêtant tous les caractères propres à la nature, la naissance, l’éducation, la croissance, et en franchissant toutes les étapes jusqu’à l’épreuve de la mort, que Dieu a exécuté tout ce dont nous avons parlé plus haut, délivrant l’homme du vice, et guérissant l’auteur même du vice. C’est en