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en effet sa bonté ; le caractère de contrat, donné au rachat de la créature asservie, montre sa justice ; et le fait d’avoir ouvert intentionnellement à l’ennemi l’accès de l’inaccessible, est une preuve de la sagesse suprême.

XXIV. Mais il est naturel qu’un esprit attentif à l’enchaînement du discours cherche où se découvre dans les faits mentionnés le pouvoir de la divinité, où se découvre l’incorruptibilité de la puissance divine. Pour rendre ces points encore parfaitement clairs, examinons donc avec soin la suite du mystère, où se montre le mieux le mélange de la puissance avec l’amour de l’humanité.

[2] Tout d’abord, le fait que la nature toute puissante a été capable de descendre jusqu’à la bassesse de la condition humaine est une plus grande preuve de puissance que les miracles d’un caractère imposant et surnaturel. Car l’accomplissement par la puissance divine d’une action grande et sublime est, en quelque sorte, une conséquence logique de sa nature. Et on ne ferait pas entendre un paradoxe en disant que toute la création comprise dans l’univers, et tout ce qui existe en dehors du monde visible, s’est constitué en vertu de la puissance divine, la volonté même de Dieu s’étant transformée en substance selon son désir. Mais l’humiliation de Dieu montre la surabondance de son pouvoir, qui n’est entravé en rien au milieu de ces conditions contraires à sa nature.

[3] La tendance à monter est propre à la nature du feu, et on ne saurait s’étonner d’un phénomène naturel à la flamme. Si au contraire, on voit la flamme s’abaisser à la façon des corps pesants, on trouve sur-