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voilée, pour les esprits capables d’entendre le sens mystique, jusqu’à ce moment-là se développa sans obstacle, suivant les rites religieux qui avaient été prescrits dès l’origine. [5] Mais quand ils eurent vu celui qui était attendu, celui qui leur avait été enseigné auparavant par la voix des prophètes et par la loi, et quand, au lieu de croire à sa révélation, ils lui eurent préféré ce qui était désormais une superstition entachée d’erreur, et dont l’interprétation mauvaise leur faisait conserver la lettre de la loi, avec un attachement servile à la coutume plutôt qu’à l’esprit, alors ils ne surent pas accueillir la grâce qui s’était manifestée, et du caractère auguste de leurs cérémonies il ne subsiste plus que des récits : le temple ne nous est plus même connu par ses traces, de cette ville brillante, il ne reste que des ruines, et des antiques prescriptions de la loi, les Juifs n’ont rien gardé ; l’accès du lieu saint dans la ville même de Jérusalem a été interdit par décret des souverains.

XIX. Cependant, puisque ni les païens ni les défenseurs des doctrines juives ne veulent voir là des preuves de la présence divine, il serait bon que notre exposé établît clairement en détail, à propos des objections qui nous ont été faites, pourquoi la nature divine s’unit à la nôtre, sauvant ainsi le genre humain par son intervention directe, au lieu de réaliser par décret son dessein. Quel pourrait donc être notre point de départ pour amener notre discours, par un raisonnement suivi, au but que nous proposons ? Par quoi commencer, si ce n’est par exposer sommairement les idées que se fait sur Dieu la piété ?