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[7] Notre nature ayant été en effet entraînée, même en la personne de Dieu, vers la dissociation de l’âme et du corps, en vertu de l’ordre qui lui est propre, il a réuni de nouveau les parties séparées comme avec une colle, je veux dire avec la puissance divine, en rajustant dans une union indestructible ce qui avait été divisé. Et c’est là la résurrection, le retour, après la dissolution, des éléments qui avaient été accouplés, à une union indissoluble, pour que la grâce première attachée au genre humain pût être rappelée, et que nous pussions revenir à la vie éternelle, une fois que se serait écoulé dans la décomposition le vice uni à notre nature, comme il arrive pour un liquide qui se répand et disparaît, quand on a brisé le vase où il est renfermé, et que rien n’est là pour le contenir.

[8] Or, de même que la mort, s’étant une fois produite pour le premier homme, s’était transmise en même temps à toute la nature humaine [Rom., v, 15 ; I Cor., xv, 21], de même le principe de la résurrection s’étend, grâce à un seul, à l’humanité entière. Celui qui a de nouveau uni à son propre corps l’âme qu’il avait revêtue, grâce à sa puissance, communiquée à l’un et à l’autre dès leur origine, a mêlé, sur une échelle plus générale, la substance intelligible à l’élément sensible, parce que l’impulsion donnée a suivi sans peine jusqu’au bout une marche logique.

[9] En effet, dans l’humanité qu’il avait revêtue, l’âme est retournée au corps après la décomposition, et c’est là, pour ainsi dire, le point de départ d’un mou-