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tout ce qui, au contraire, se présente successivement dans la nature à mesure qu’elle déroule l’enchaînement qui lui est propre, sera appelé plus justement un mode d’activité qu’un état de faiblesse : ainsi la naissance, la croissance, la permanence du sujet à travers l’afflux et l’écoulement de la nourriture, la réunion des éléments pour former le corps, et en sens inverse, la dissolution du composé et le retour des éléments à leur milieu naturel.

[2] Avec quoi la divinité, suivant notre religion, est-elle donc entrée en contact ? Est-ce avec la faiblesse prise au sens propre, c’est-à-dire avec le vice, ou est-ce avec la mobilité de notre nature ? Si en effet notre enseignement affirmait que la divinité a pris naissance parmi ce qui a été défendu, il faudrait fuir l’absurdité d’une doctrine qui n’exposerait sur la nature divine aucune idée sensée ; mais si, à l’en croire, Dieu est entré en contact avec notre nature, qui tenait de lui à la fois sa première origine et le principe de son existence, en quoi la religion que nous prêchons manque-t-elle à l’idée qu’on doit se faire de Dieu, puisqu’aucun état de faiblesse ne trouve place avec la foi dans nos idées sur Dieu ? Car nous ne disons pas davantage du médecin qu’il tombe malade, quand il soigne le malade ; mais même s’il prend contact avec la maladie, celui qui la soigne reste exempt de mal.

[3] La naissance n’est pas en soi une infirmité, un mal, et on ne saurait appliquer à la vie le qualificatif d’infirmité. C’est l’infirmité attachée à la volupté qui détermine la naissance de l’homme, et l’impulsion qui entraîne au mal les êtres vivants, est