Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les yeux, en effet, sur les deux extrémités de la vie humaine, nous savons et d’où nous tenons notre origine et à quelle fin nous aboutissons : c’est à une faiblesse que l’homme doit son origine, et sa vie s’achève dans l’infirmité. Dans l’autre cas, au contraire, la naissance n’a pas eu pour principe une faiblesse, pas plus que la mort n’a abouti à un état d’infirmité. Et en effet la naissance n’a pas été déterminée par la volupté, pas plus que la corruption n’a succédé à la mort.

[2] Vous restez incrédule devant ce miracle ? Je me félicite de votre incrédulité ; car vous reconnaissez que ces miracles dépassent la nature, en vertu des raisons qui vous font considérer notre enseignement comme dépassant la croyance. La religion que nous prêchons ne s’appuie pas sur les lois naturelles ? Que cela précisément vous démontre la divinité de celui qui s’est manifesté à nous. En effet, si ce qu’on raconte du Christ rentrait dans les bornes de la nature, où serait le divin ? Mais si le récit dépasse la nature, les points qui excitent votre incrédulité prouvent justement la divinité de celui que nous prêchons.

[3] La naissance de l’homme résulte d’un accouplement, et après la mort il entre dans la destruction. Si ces caractères se retrouvaient dans la doctrine que nous prêchons, vous refuseriez absolument d’admettre comme un Dieu celui que notre témoignage placerait dans les conditions propres à notre nature. Mais vous entendez dire, au contraire, que s’il a eu une naissance, il n’a point participé aux conditions de notre nature, qu’il leur a échappé par le caractère de sa naissance et par le privilège d’être soustrait au changement qui aboutit