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votre âme s’unit au corps, n’allez pas croire que l’autre question non plus soit, en aucune façon, du ressort de votre intelligence. Mais de même que, dans le premier cas, nous avons été amenés à croire que l’âme était une nature différente du corps, en considérant qu’une fois isolée de l’âme, la chair est morte, de même aussi dans le second, nous reconnaissons que la nature divine diffère de la nature mortelle et périssable, dans le sens d’une majesté plus haute, tout en étant incapables de concevoir comment s’opère le mélange de Dieu avec l’homme.

[2] Que Dieu ait pris naissance dans la nature humaine, c’est ce que les miracles rapportés nous empêchent de mettre en doute ; quant à savoir comment, nous renonçons à le chercher, comme une entreprise qui dépasse le raisonnement. Et en effet, en croyant que toute la création corporelle et intelligible est l’œuvre de la nature incorporelle et incréée, nous n’associons pas non plus à notre foi sur ce point la recherche du pourquoi ou du comment. Qu’il y ait eu création, nous l’admettons, et nous laissons de côté, sans curiosité indiscrète, la manière dont a été organisé l’univers, comme une question mystérieuse et inexplicable.

PREUVES DE L’INCARNATION

XII. Quant au fait que Dieu s’est manifesté sous une forme charnelle, que celui qui en cherche les preuves en regarde les effets. Car on ne peut avoir de l’existence de Dieu, considérée en bloc, d’autre preuve que le témoignage de ses effets. De même donc qu’en jetant les yeux sur l’univers, et en examinant dans ses diverses faces l’économie du monde, ainsi que les bienfaits réa-