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cieux, sans être alourdie par le corps qu’elle traîne à sa suite.

[3] Si l’âme humaine, mêlée au corps en vertu des lois naturelles, peut être partout à son gré, qui oblige à dire de la divinité qu’elle est enfermée de toutes parts dans la nature charnelle, au lieu d’arriver, par les exemples qui sont à notre portée, à former sur le plan de Dieu une conjecture digne de lui ? Dans le cas de la lampe, en effet, on voit le feu s’attaquer tout autour à la matière qui l’alimente, et si la raison distingue le feu attaché à la matière, de la matière qui allume le feu, il n’est pas possible, en fait, de séparer l’un de l’autre les éléments, pour montrer la flamme en soi, distincte de la matière ; mais l’une et l’autre se confondent en un seul. Il en est ainsi dans le sujet qui nous occupe.

[4] Et qu’on n’aille pas faire entrer en compte dans notre exemple la nature périssable du feu ; mais qu’on retienne seulement de notre image ce qu’elle a de convenable, en rejetant ce qu’elle contient d’inapplicable. De même donc que nous voyons la flamme s’attacher à la matière qui l’alimente, sans s’y enfermer, qui nous empêche, quand nous concevons une union et un rapprochement entre une nature qui est divine, et l’humanité, de conserver intacte dans ce rapprochement l’idée qu’on doit se faire de Dieu, fermement convaincus que la Divinité, même si elle est dans l’homme, échappe à toute délimitation ?

MYSTÈRE DE L’INCARNATION

XI. Si vous vous demandez, d’autre part, comment la divinité se mélange à l’humanité, il est temps que vous cherchiez auparavant de quelle nature est l’union de l’âme et de la chair. Et si l’on ignore la manière dont