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une fois malade, par la voix du repentir, à sa grâce primitive ?

[15] Se fonder sur les souffrances du corps qui viennent nécessairement se greffer sur le caractère inconsistant de notre nature, pour nommer Dieu l’auteur des maux, ou lui refuser absolument le titre de créateur de l’homme, afin de ne pas lui imputer la responsabilité de nos souffrances, dénote la dernière mesquinerie d’esprit chez ceux qui distinguent à l’aide de la sensation le bien et le mal. Ils ne savent pas que cela seul est naturellement bon qui n’a pas de contact avec la sensation, et qu’une seule chose est mauvaise : l’éloignement du véritable bien.

RELÈVEMENT DE LA CRÉATURE DÉCHUE

[16] Juger d’après la peine et le plaisir le bien et l’absence du bien, est le propre de la nature dépourvue de raison, chez les êtres en qui la conception du véritable bien ne peut trouver place, parce qu’ils n’ont point part à la pensée ni à l’intelligence. Mais l’homme est l’ouvrage de Dieu ; comme tel, il est bon, et destiné aux plus grands biens ; c’est ce qui résulte clairement, outre ce qui a été dit, d’une infinité d’autres raisons que leur grand nombre nous oblige à passer sous silence pour ne pas tomber dans l’excès.

[17] Or en nommant Dieu le créateur de l’homme, nous n’avons pas oublié les points qui ont été minutieusement fixés dans le préambule à l’adresse des païens. On y montrait que le verbe de Dieu, étant substantiel et doué d’une existence réelle, est lui-même à la fois Dieu et Verbe, qu’il embrasse toute puissance créatrice, ou plutôt qu’il est la puissance en soi, porté vers tout ce qui est bien, et accomplissant tout ce qu’il a