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loppe tout autour du plomb ; puis il modèle le vase de nouveau en le ramenant à sa première forme, en vue de son usage propre, une fois qu’il l’a eu vidé de la matière qui s’y était mélangée. Ainsi procède l’artiste qui modèle notre propre vase. Le mal ayant été mélangé à la partie sensible, je veux dire à l’élément corporel, le Créateur, ayant décomposé la matière qui renfermait le mal, pour modeler de nouveau le vase purifié de l’élément contraire, au moyen de la résurrection, le restaurera, par la reconstitution de ses éléments, dans sa beauté primitive.

[8] Or il y a entre l’âme et le corps une certaine union, une participation commune aux maux qui accompagnent la faute, et la mort du corps présente une certaine analogie avec celle de l’âme. De même en effet que, pour la chair, le fait d’être séparée de la vie sensible prend chez nous le nom de mort, de même aussi pour l’âme, nous appelons mort sa séparation d’avec la véritable vie. Dans ces conditions, étant donné, comme on l’a dit plus haut, qu’une seule et même participation au mal s’observe pour l’âme et pour le corps, puisque l’un et l’autre contribuent à donner au mal sa force active, voici ce qui en résulte : La mort par voie de dissolution, qui résulte de l’application des peaux mortes, n’atteint pas l’âme. Et en effet comment pourrait se dissoudre ce qui n’est pas composé ? [9] Mais comme l’âme aussi a besoin d’être débarrassée par quelque traitement des souillures que ses fautes y ont fait naître, le remède de la vertu lui a été appliqué dans la vie présente pour traiter les plaies de cette nature, et si elle reste incurable, c’est dans la vie de l’au-delà que le traitement a été mis en réserve.