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quel Esprit ? Car Verbe ici ne signifie pas « langage », et Esprit ne veut pas dire « souffle ». Sans quoi la Divinité revêtirait un caractère humain, à l’image de notre nature, si l’on enseignait que le Créateur de l’univers possède un Verbe de ce genre et un Esprit de cette sorte. [3] Mais comment le langage et le souffle pourraient-ils produire une force qui suffit à organiser les cieux avec les armées qu’ils renferment ? Car si le Verbe de Dieu est semblable à notre langage, et son Esprit à notre souffle, la force résultant de ces éléments semblables est absolument semblable, elle aussi, et le Verbe de Dieu a exactement la même puissance que le nôtre. Mais précisément nos paroles, à nous, sont inefficaces et inconsistantes comme le souffle qui s’exhale au fur et à mesure de notre bouche. [4] Ceux qui abaissent la Divinité à la ressemblance de notre parole étendront donc absolument cette inefficacité et cette inconsistance au Verbe et à l’Esprit de Dieu. Or si, comme le dit David, le firmament a été créé par le Verbe de Dieu, et si les armées qu’il renferme ont été constituées par l’Esprit de Dieu, le mystère de la vérité est établi par là même, et nous enseigne la notion d’un Verbe et d’un Esprit substantiels.

L’HOMME

V. Toutefois le païen sera peut-être conduit par les idées générales, et le Juif par les conceptions de l’Écriture, à ne pas contester l’existence d’un Verbe et d’un Esprit de Dieu. Mais le plan de Dieu le Verbe relatif à l’homme sera rejeté à l’examen par l’un et l’autre également, comme une théorie à la fois invraisemblable, et peu convenable à la nature de la divinité. Nous partirons donc d’un principe différent, pour amener, sur ce point encore, nos adversaires à la foi.