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Verbe, du Verbe qui choisit le bien et qui peut le réaliser ; d’autre part, le Verbe dont nous parlons est différent de celui dont il est le Verbe. Car cette notion rentre, en un sens, dans celles qui sont dites relatives, puisqu’il faut bien, avec le Verbe, entendre aussi l’auteur du Verbe ; le Verbe en effet ne peut exister qu’en étant le Verbe de quelqu’un. Si donc l’esprit des auditeurs distingue par un terme marquant la relation le Verbe lui-même de celui dont il procède, ce mystère ne risquera plus, en combattant les conceptions païennes, de s’accommoder aux doctrines des adeptes du judaïsme. Il évitera au contraire l’absurdité des unes et des autres en reconnaissant que le Verbe est à la fois vivant, actif et créateur, ce que refuse d’admettre le Juif, et qu’il n’y a pas de différence de nature entre le Verbe lui-même et celui dont il procède.

[11] Nous disons en effet, pour ce qui est de nous, que le verbe procède de l’intelligence, sans se confondre avec elle, ni s’en distinguer absolument : car en tant qu’il procède d’elle, il s’en distingue et n’est pas la même chose, mais en tant qu’il est la manifestation de l’intelligence, il ne saurait être regardé comme s’en distinguant. Si par sa nature, il ne fait qu’un avec elle, il s’en distingue en tant que sujet. Il en est de même pour le Verbe de Dieu. En tant qu’il a son existence propre, il se distingue de celui dont il la tient ; mais en tant qu’il montre en lui-même tous les caractères que l’on observe en Dieu, il se confond par sa nature avec celui que font reconnaître les mêmes marques. Qu’il s’agisse de la bonté, de la puissance, de la sagesse, de l’éternité, du privilège d’être inaccessible au mal et à