Page:Grégoire de Nysse - Discours catéchétique, 1908.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme vivant de lui-même, et non comme participant à la vie. [7] Si donc le Verbe vit, étant lui-même la vie, il a aussi, d’une façon absolue, la faculté de vouloir, car aucun des êtres vivants n’est dépourvu de volonté. Mais cette volonté doit logiquement, comme le veut la piété, être tenue pour puissante. Refuser de lui reconnaître la puissance, serait soutenir absolument son impuissance. [8] Mais précisément la conception du divin exclut l’impuissance. Aucune dissonance en effet n’est admise dans la recherche de la nature divine, et il faut, de toute nécessité, convenir que la puissance du Verbe répond à sa volonté, pour qu’on n’aille pas envisager dans cette unité un mélange et une réunion de contraires ; l’impuissance et la puissance s’observeraient en effet dans la même volonté, si dans certains cas elle était puissante, et impuissante dans d’autres. La volonté du Verbe, étant toute-puissante, doit nécessairement n’incliner vers rien de ce qui est mal, car la tendance au mal est étrangère à la nature divine. Tout ce qui est bon, elle doit le vouloir, et, le voulant, le pouvoir absolument ; et cette puissance ne doit pas rester inefficace, mais transformer en actes tous ses désirs du bien. [9] Le monde est une œuvre bonne, et aussi tout ce qu’il renferme, avec la sagesse et l’habileté qui s’y observent. Donc, tout est l’œuvre du Verbe, du Verbe vivant et substantiel, puisqu’il est le Verbe de Dieu ; doué de volonté, puisqu’il vit ; capable d’exécuter tout ce qu’il choisit de faire ; choisissant absolument ce qui est bon et sage, portant enfin tous les caractères de l’excellence.

[10] Ainsi le monde est reconnu une œuvre bonne, et il a été démontré plus haut qu’il était l’ouvrage du