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fait. Qu’il s’agisse de la puissance, ou de la faculté de concevoir le bien, de la sagesse, de l’incorruptibilité, de l’éternité, ou de toute autre conception convenant à la divinité qui vienne à être envisagée, il reconnaîtra, par la suite logique du raisonnement, que la perfection doit être partout considérée dans la nature divine.

[6] Ce point étant accordé, il ne sera plus difficile d’amener la pensée, qui s’est dispersée sur une foule de dieux, à l’aveu d’une divinité unique. Si l’adversaire reconnaît en effet qu’il faut accorder à l’objet de la discussion une perfection absolue, mais en ajoutant qu’il y a une foule d’entités divines marquées des mêmes caractères, il faut de toute nécessité, dans ces natures que ne distingue aucune différence, et qui sont envisagées avec les mêmes attributs, montrer ce qui leur est propre ; ou, si la pensée ne peut concevoir aucune particularité là où il n’existe pas de différence, ne pas supposer de distinction. [7] Car si l’on ne découvre pas de différence de plus ou de moins, en vertu de cette idée que la notion de perfection exclut un amoindrissement, ni aucune différence d’infériorité ou de supériorité (car on ne concevrait plus de divinité là où subsisterait ce qualificatif d’infériorité), ni aucune différence d’ancienneté et de nouveauté, puisque la notion du divin exclut la négation de l’éternité ; — si donc l’idée de divinité reste une et identique à elle-même, et que le raisonnement ne découvre nulle part aucune particularité, de toute nécessité la conception erronée d’une multitude de dieux se trouve acculée à l’aveu d’une divinité unique. [8] En effet, si la bonté et la justice, la sagesse et la puissance lui sont accordées au même degré, et si l’immortalité,