et qu’on peut utilement rapprocher de celui de saint Grégoire de Nysse.
Les deux Églises d’Orient et d’Occident ont placé Mélèce parmi leurs saints.
Le discours de saint Grégoire de Nysse nous apprend peu de chose de la vie de saint Mélèce ; il est presque tout entier consacré à l’expression éloquente des regrets des évêques et de la désolation future de l’Église d’Antioche. Dans toute autre oraison funèbre, ce serait là un défaut capital, car on est porté à s’intéresser aux grands événements, sinon aux moindres particularités, de la vie de celui dont on entend prononcer l’éloge, et d’ailleurs le portrait de celui qui n’est plus, le récit de ses actions, sont la justification des regrets que l’orateur accorde à sa mémoire. Ici, au contraire, il faut louer saint Grégoire de cette réserve qui nous prive de détails précieux ; avant lui, le même jour, deux autres évêques avaient prononcé l’éloge du saint. Prenant la parole immédiatement après eux, saint Grégoire devait s’abstenir de recommencer l’histoire de sa vie ; il devait craindre de fatiguer ses auditeurs par la répétition inutile de choses aussi présentes à leur mémoire.
I. C’est au moment où l’Église est menacée par l’hérésie qu’elle perd son défenseur et son guide le plus sûr. À la joie qui régnait naguère dans une cérémonie touchante a succédé tout à coup une sombre tristesse.
II. Les Égyptiens, aux funérailles de Jacob, pleurèrent avec les enfants du patriarche ; que les chrétiens de Constantinople pleurent Mélèce avec leurs évêques.
III. Mélèce avait les vertus de Job ; jaloux du bonheur de l’Église, l’ennemi du genre humain n’a pas voulu la laisser jouir d’un chef si digne.
IV. L’orateur déplore le sort de l’Église d’Antioche, veuve de son pasteur. Antioche avait envoyé une arche d’alliance ; on lui rend un cercueil.
V. Tendresse de l’Église d’Antioche pour son évêque : le défenseur de la foi, persécuté par les hérétiques ariens, est obligé de fuir, elle lui reste cependant fidèle. Pureté et autorité de la parole de saint Mélèce.