ARGUMENT ANALYTIQUE
Saint Mélèce naquit dans la Mélitène, province de l’Arménie. L’an 357, il fut élu évêque de la ville de Sébaste, et il devint, en 361, patriarche d’Antioche. Les ariens triomphants le déposèrent ; Julien l’Apostat le remit en possession de son siége pour l’exiler peu de temps après ; Jovien le rappela en 363, mais Valens le bannit de nouveau l’année suivante. Enfin Gratien lui rendit son siége en 378, et il l’occupait paisiblement, lorsque, au mois de mai de l’an 381, l’empereur Théodose, voulant sanctionner le triomphe de la foi de Nicée sur l’hérésie d’Arius, convoqua à Constantinople un concile œcuménique, auquel se rendirent cent cinquante évêques.
Saint Mélèce, célèbre par sa piété et par les luttes qu’il avait soutenues contre les ariens, présida les premières séances du concile ; mais il mourut au bout de peu de temps, l’année même, de fatigue et de vieillesse, quelques jours après l’installation de saint Grégoire de Nazianze sur le siége archiépiscopal de Constantinople. On lui fit à Constantinople des funérailles magnifiques, auxquelles Théodose voulut assister, et pendant lesquelles plusieurs évêques prononcèrent successivement son oraison funèbre. Le discours de saint Grégoire de Nysse est le seul qui soit parvenu jusqu’à nous. Mais cinq ans plus tard, lorsque les restes de saint Mélèce furent transportés à Antioche pour être placés dans l’église même qu’il avait fait bâtir en l’honneur de saint Babylas, saint Jean Chrysostome prononça, en présence de la ville entière, un panégyrique qui nous a été conservé,