autre parole de Jérémie, qui se trouve dans les livres des Psaumes et que lui inspira la captivité d’Israël. « Nous avons, dit-il, suspendu nos instruments aux saules, nous les avons condamnés ainsi que nous au silence. » Je m’empare de ce verset ; car, lorsque je regarde la confusion causée par l’hérésie (or Babylone signifie confusion), lorsque je songe à tant d’épreuves enfantées par cette confusion, je dis que ce sont là ces fleuves de Babylone au bord desquels nous restons assis et nous pleurons, parce que nous n’avons plus de guide pour nous les faire traverser. Si l’on parle des saules et des instruments qui y sont suspendus, cette figure s’applique encore à moi ; car notre vie se passe véritablement au milieu des saules : le saule est un arbre stérile, et le doux fruit de notre vie est tombé. Nous sommes donc devenus des saules stériles, et nous avons suspendu aux branches les instruments oisifs et muets de la charité. « Si je t’oublie, s’écrie-t-il,
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