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d’Israël s’affligeait jadis lorsqu’Élie, abandonnant la terre, s’envola vers Dieu ; mais Élisée, paré du manteau du maître, le consolait de cette séparation. Pour nous, notre blessure est sans remède, car Élie nous a été ravi et Élisée ne nous reste point. Vous avez entendu les sombres et lamentables paroles dont Jérémie se sert pour gémir sur la Jérusalem déserte ; parmi ces images pleines de tristesse se trouvent ces mots : « Les rues de Sion pleurent. » Et ces paroles, prononcées jadis, se trouvent accomplies aujourd’hui. Lorsque le bruit de ce malheur sera répandu, les rues seront remplies de gens en pleurs ; ceux dont il était le pasteur sortiront en foule des maisons ; ils imiteront les cris de désespoir des habitants de Ninive, ou plutôt leurs gémissements seront plus déchirants encore : car, si les lamentations ont éloigné les malheurs que redoutait Ninive, Antioche ne peut espérer de ses pleurs aucun remède à ses maux. Je sais aussi une