rent rendus. Mais celui qui voit d’un œil d’envie tout ce qui est beau a jeté aussi d’amers regards sur notre trésor ; celui qui parcourt la terre entière a passé aussi parmi nous, et a imprimé au milieu de notre bonheur une large trace d’affliction ; et ce ne sont pas des troupeaux de bœufs et de brebis qu’il a détruits, à moins que l’on n’attache à ce nom de troupeau un sens mystique pour désigner l’Église. Non, ce n’est pas dans des biens de cette nature que le démon nous a frappés ; ce ne sont pas des ânes ou des chameaux qu’il nous a fait perdre, ce n’est pas en blessant notre chair qu’il a affligé nos sens : c’est notre tête même qu’il nous a enlevée, et avec elle ont disparu les plus nobles de nos organes. Il n’est plus, cet œil qui contemplait les choses célestes, ni cette oreille qui écoutait la voix divine, ni cette langue si pure consacrée à la vérité. Qu’est devenue la douce sérénité de ces regards ? et le sourire qui rayonnait sur ces lèvres ? et cette main affable dont les mouvements accompa-
Page:Grégoire de Nysse - Éloge funèbre de saint Mélèce, 1853.djvu/22
Cette page n’a pas encore été corrigée