cette voix qu’étouffent des plaintes et des gémissements arrachés par les souvenirs de l’amitié ? Comment élever les regards de cette âme voilée des ténèbres du malheur ? Qui, perçant pour moi cet épais et sombre nuage de la douleur, me montrera encore, brillant dans un ciel serein, le rayon de la paix ? Où luira pour nous la lumière, maintenant que le flambeau s’est éclipsé ? Oh ! nuit funeste, qui n’espère plus d’aurore, combien sont différents les discours que nous tenions hier dans ce même lieu et ceux que nous y tenons aujourd’hui ! Nous faisions entendre des chants d’hyménée, et nous gémissons sur un coup terrible ; nous chantions un épithalame, aujourd’hui c’est un hymne funèbre ; car vous vous rappelez comment nous avons célébré au milieu de vous cet hymen spirituel, amenant la vierge au beau fiancé, et apportant à tous deux, selon notre pouvoir, l’offrande
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