quitter le monde et demeurer avec le Christ ; il est cruel pour nous d’être privés du père qui nous guidait. Voici le moment de délibérer, et celui qui nous conseillait garde le silence. Une guerre nous enveloppe, guerre soulevée par l’hérésie, et nous n’avons plus de chef. Le grand corps de l’Église est abattu par la maladie, et nous ne trouvons pas de médecin. Vous voyez où nous en sommes. Je voulais essayer de donner quelque vigueur à ma faible parole pour atteindre à la grandeur de notre infortune et faire entendre des accents dignes d’une telle affliction, comme ces nobles évêques qui ont gémi avec tant d’éloquence sur le malheur qui nous ravit notre père. Mais que puis-je ? Comment contraindre au ministère de la parole cette langue qu’enchaînent les lourdes entraves de la douleur ? Comment ouvrir cette bouche impuissante à trouver des sons ? Comment faire retentir
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