ils, allons au supplice ; hâtons-nous, tandis que le tyran est bouillant de colère ; craignons qu’il ne s’amollisse et ne nous condamne au salut. Le banquet est préparé, ne tardons pas. Il est beau que des frères habitent ensemble, s’asseyent à la même table, marchent sous le même bouclier ; il est plus beau encore que des frères partagent les mêmes périls pour la vertu. Si nous l’avions pu, nous aurions lutté avec nos corps mêmes pour les institutions de nos pères ; c’était là aussi une mort glorieuse. Mais puisque l’occasion ne le comporte pas, offrons nos corps mêmes en sacrifice. Eh ! quoi, si nous ne mourons pas aujourd’hui, serons-nous à jamais dispensés de mourir ? ne payerons-nous pas la dette que nous avons contractée en naissant ? Faisons de la nécessité un point d’honneur, tournons la mort à notre avantage, cherchons dans la loi commune un titre particulier de gloire, achetons la vie par le trépas. Que nul de nous ne laisse voir qu’il regrette l’existence ou que son âme faiblit. Que
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