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tous les rois mes prédécesseurs ; et que dit-il après cette énumération ? Tout est vanité des vanités ; tout n’est que vanité et affliction d’esprit, c’est-à-dire un emportement irréfléchi de l’âme, un égarement auquel l’homme est condamné, sans doute en punition de l’ancienne chute ; mais Écoute, dit-il, la fin de tout ce discours, crains Dieu. Voilà où il s’arrête dans ses perplexités ; et c’est le seul avantage que tu puisses retirer de ta vie ici-bas, que le désordre de ces objets visibles et sans cesse agités t’élève à la pensée des choses stables qui ne s’ébranlent jamais.

XX. Ne pleurons pas sur Césaire, puisque nous savons de quels maux il a été affranchi ; pleurons sur nous-mêmes, en songeant à quelles peines nous sommes encore réservés et au trésor de douleurs que nous amasserons, si nous ne voulons nous attacher sincèrement à Dieu, passer indifférents à côté des biens qui passent, nous empresser vers la vie céleste, quitter la terre pendant notre séjour même sur la terre, et suivre sans arrière-pensée l’esprit qui nous porte vers les