Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

ces deux événements, l’un lui fut particulier, l’autre lui fut commun avec tous les hommes ; l’un fut l’œuvre de la piété, l’autre de la nature. Mais la consolation avait précédé la douleur, afin qu’abattus par sa mort nous pussions être fiers du miracle de son salut. Le grand Césaire nous a été conservé, cendre vénérable, dépouille honorée de nos louanges, accompagnée d’hymnes qui se succèdent sans fin, portée solennellement aux tombeaux des martyrs, ornée par les mains pures de ses parents, de cette mère qui, prenant des habits de fête, met la piété à la place de la douleur, sèche ses larmes par la résignation, calme ses gémissements par les cantiques ; et cette âme régénérée, que l’Esprit saint a renouvelée par l’eau du baptême, reçoit les récompenses qui lui sont dues.

XVI. Reçois, ô Césaire, ce présent funèbre ; accueille les prémices de cette voix dont tu blâmas tant de fois le silence, et qui devait éclater pour gémir sur toi. C’est la parure que je t’offre, et nulle autre, je le sais, ne t’est plus chère, ni ces amples et molles étoffes