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de l’espèce blanche, cette prééminence qui est le palladium de notre espèce[1]. Il attribue la ruine de Saint-Domingue à l’orgueil et aux prétentions prématurées des gens de couleur, au lieu de l’attribuer à l’orgueil et aux prétentions immodérées des Blancs. « L’auteur d’un Voyage à la Louisiane, vers la fin du dernier siècle, veut perpétuer l’heureux préjugé qui fait mépriser le Nègre comme destiné à être esclave[2] ». Cuirassés de ces blasphèmes, ils demandent impudemment qu’on forge de nouveaux fers pour les Africains. L’écrivain qui a publié « l’Examen de l’esclavage en général, et particulièrement de l’esclavage des Nègres dans les colonies françaises », semble croire que les Nègres ne reçoivent la vie qu’à condition d’être asservis, et il prétend qu’eux-mêmes voteroient

  1. V. Les Soirées Bermudiennes, ou Entretien sur les événemens qui ont opéré la ruine de la partie française de Saint-Domingue, par F. C., un de ses précédens colons, in-8o, Bordeaux 1802, p. 60 et 66.
  2. V. Voyage à la Louisiane et sur le continent de l’Amérique, par B. D., in-8o, Paris 1802, p. 147 et 191.