Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/256

Cette page a été validée par deux contributeurs.

totalité des poëtes. N’ont-ils pas toujours encensé la puissance ? N’ont-ils pas adulé un des hommes les plus criminels de Rome, à tel point que le nom de Mécène est devenu classique ? Si l’on excepte Churchil, Akenside, Pope, Joël Barlow et quelques autres, les poëtes sur cet article sont tous des Waller.

À l’occasion de cette pièce latine, Nickols, indigné contre les colons qui vouloient assimiler les Noirs aux singes, s’écrioit : « Je n’ai jamais ouï dire qu’un Orang-outang ait composé des odes[1]. Parmi les défenseurs de l’esclavage, on ne trouveroit pas, dit-il, la moitié du mérite littéraire de Phillis-Wheatley et de Francis Williams ». Pour mettre le lecteur à portée d’apprécier les talens de ce dernier, nous joignons ici ce poëme, avec un essai de traduction en prose française :

  1. V. Letter to the treasurer of the society instituted for the purpose of effecting the abolition of the slaves trade from the rev. Robert Boucher Nickolls, dean of Middleham, etc., in-8o, London 1788, p. 46.