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tifs : ainsi retentissent nos foyers des cris de la désolation en contemplant ton cadavre inanimé. À ces cris de la veuve et des orphelins se mêlent les accens de la poésie qui déplore ta perte, en vers dignes d’un tel sujet.

Il n’est plus ce mortel, l’honneur du clergé et de son épouse ; ce mortel également chéri d’une nation pieuse, et des régulateurs de la puissance. Elles sont fermées ces lèvres sur lesquelles la religion avoit imprimé sa sagesse, sur lesquelles je cueillois des consolations. Avec quelle rapidité s’est éteinte cette voix, que le ciel avoit douée de la plus suave éloquence ! Que l’antiquité vante celle du vieux Nestor ; Nestor dans Manger eût trouvé un vainqueur, etc.

    Sic querulis nostras implent ululatibus ædes,
    Dum jacet in lecto corpus inane tuum.
    Succinit huic vatum viduæ pia turba querenti,
    Funera quæ celebrat conveniente modo
    Grande sacerdotum decus, et mea gloria cessat,
    Delicium domini, gentis amorque piæ !
    Clauditur os blandum sacro de fonte rigatum ;
    Fonte meam possum quo relevare sitim !
    Hei mihi ! quam subito fugit facundia linguæ,
    Cælesti dederat quo mihi melle frui.
    Nestoris eloquium veteres jactate poetæ,
    Ipso Mangerius Nestore major erat, etc.