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roit-elle apostasié ses principes ? Il faut bénir les mesures prises en Pennsylvanie, en faveur des Nègres ; mais il faut exécrer celles de la Caroline du Sud qui naguères défendit d’enseigner à lire aux esclaves. À qui donc s’adresseront ces malheureux ? La loi les néglige ou les frappe ».

Othello peint en traits de feu la douleur et les sanglots d’enfans, de parens et d’amis, entraînés loin du pays qui les vit naître, pays toujours cher à leur cœur, par le souvenir d’une famille et des impressions locales ; tellement cher, qu’un des articles de leur superstitieuse crédulité, est d’imaginer qu’ils y retourneront après leur mort. Au bonheur dont ils jouissoient dans leur terre natale, Othello oppose leur état horrible en Amérique, où nus, affamés, sans instruction, ils voient tous les maux s’accumuler sur leurs têtes ; il espère qu’enfin leurs cris s’éleveront au ciel[1], et que le ciel les exaucera.

Très-peu d’ouvrages sont comparables à celui d’Othello, pour la force des raisons

  1. V. American Museum, t. IV, p. 414 et suiv.