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les fruits de leurs champs qu’ils auroient cultivés sans trouble. Depuis un siècle, ils luttent sans relâche contre les élémens et les tyrans.

La province de Fernanbouc, dans l’Amérique méridionale, a vu un corps politique formé par des Nègres, que Malte-Brun appelle encore rebelles, révoltés, dans un Mémoire curieux sur le Brésil, d’après Barloeus et Rochapitta, l’un Hollandais, l’autre Portugais, et qui est inséré dans sa Traduction de Barrow[1].

Entre les années 1620 et 1630, des Nègres fugitifs, unis à quelques Brasiliens, avoient formé deux États libres, le grand et le petit Palmarès, ainsi nommés de la quantité de palmiers qu’ils avoient plantés. Le grand Palmarès fut presqu’entièrement détruit par les Hollandais en 1644. L’historien portugais, qui paroît avoir ignoré, dit Malte-Brun, l’ancienne origine de ces peuplades,

  1. Gaspari Barlaei, rerum per Octennium in Brasilia gestarum historia, in-fol., 1647, Amsterdam, p. 243, etc. Rocha pitta, America portugueza, l. viii. Voyage à la Cochinchine, t. I, p. 218 et suiv.