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ordres. La marquise souhaitoit depuis longtemps qu’il fût baptisé : après des refus réitérés, un jour, dans sa convalescence, il demande lui-même le baptême ; la maîtresse, extrêmement contente, ordonne les préparatifs les plus magnifiques. Dans un salon, on élève un dais richement brodé au-dessus d’un lit de parade ; toute la famille, tous les amis de la maison sont présens ; on interpelle Mmadi-Maké, couché dans ce lit, sur le nom qu’il désire avoir : par reconnoissance et par amitié envers la Négresse Angelina, il veut être nommé Angelo : on accueille sa prière, et pour lui tenir lieu de nom de famille, on y joint celui de Solimann. Il célébroit annuellement le jour de son entrée dans le christianisme, le 11 septembre, avec des sentimens pieux, comme l’anniversaire de sa naissance.

Sa bonté, sa complaisance, son esprit juste, le rendoient cher à tout le monde. Le prince Lobkowitz, alors en Sicile en qualité de général impérial, fréquentoit la maison où demeuroit cet enfant ; il conçut pour lui une telle affection, qu’il fit les instances les plus vives pour qu’on le lui donnât. Cette