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Il étoit le fils d’un prince africain. Le pays soumis à la domination de celui-ci, s’appeloit Gangusilang ; la famille, Magni-Famori. Outre le petit Mmadi-Maké (c’étoit le nom d’Angelo dans sa patrie), ses parens avoient un autre enfant plus jeune, une fille. Il se rappeloit avec quel respect on traitoit son père, entouré d’un grand nombre de serviteurs ; il avoit, comme tous les enfans des princes de ce pays-là, des caractères empreints sur les deux cuisses, et long-temps il s’est bercé de l’espérance qu’on le chercheroit, et qu’on le reconnoîtroit par ces caractères. Les souvenirs de son enfance, de ses premiers exercices au tir de l’arc, dans lequel il surpassoit ses camarades ; le souvenir des mœurs simples, et du beau ciel de sa patrie, se retraçoient souvent à son esprit

    rassembla soigneusement les détails fournis par les amis de défunt Angelo. D’après ces matériaux, a été faite cette notice intéressante qu’on va lire. Dans la traduction française, elle perd pour l’élégance du style ; car Mad. de Picler, qui l’a rédigée en allemand, possède le talent rare d’écrire également bien en prose et en vers. J’éprouve du plaisir en exprimant à ces personnes obligeantes ma juste reconnoissance.