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Nègre voyant un Blanc maltraiter son père, enleva vîte l’enfant de ce brutal, de peur, dit-il, qu’il n’apprenne à imiter ta conduite.

La vénération des Noirs pour leurs aïeux les suit par delà les bornes de la vie ; ils vont s’attendrir sur la cendre de ceux qui ne sont plus. Un voyageur nous a conservé l’anecdote d’un Africain qui recommandoit à un Français de respecter les sépultures. Qu’eût pensé le premier s’il avoit pu croire qu’un jour elles seroient profanées dans toute la France, chez une nation qui se dit civilisée ?

Les Noirs, au rapport de Stedman, sont si bienveillans les uns envers les autres, qu’il est inutile de leur dire : Aimez votre prochain comme vous-mêmes[1]. Les esclaves du même pays surtout, ont un penchant marqué à s’entr’aider. Hélas ! presque toujours les malheureux n’ont rien à espérer que de ceux auxquels ils sont associés par l’infortune.

Plusieurs Marrons avoient été condamnés à être pendus ; on offre la grâce à l’un d’eux, à condition qu’il sera l’exécuteur. Il refuse ;

  1. Stedman, t. III, p. 66.