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et répartissant le travail entre ses domestiques sans familiarité ni hauteur ; consacrant à ses enfants tout le temps nécessaire pour les bien connaître et leur persuader les bonnes maximes ; ayant toujours un ouvrage en train, non de ceux qui servent simplement de contenance, mais de ceux qui occupent de façon à ne point se laisser saisir par le plaisir de jouer, de discourir sur les modes, de s’exercer à de petites gentillesses de conversation ; s’intéressant à la culture de ses terres ; ne dédaignant aucune compagnie, car les gens les moins éclairés peuvent fournir, pour peu qu’on sache les faire parler de ce qu’ils savent, un enseignement profitable ; attentive à tout ce qui touche au bonheur du « nombreux peuple qui l’entoure » ; fondant de petites écoles pour l’instruction des pauvres, et présidant des assemblées de charité pour le soulagement des malades ; menant, au milieu de ces occupations solides et utiles, une existence régulière et pleine, plus concentrée qu’étendue, mais non sans élévation morale, et animant tout autour d’elle du même sentiment de vie.

VI

Fénelon a eu la rare fortune d’appliquer directement ses préceptes au duc de Bourgogne et de les voir appliquer presque sous ses yeux par Mme de Maintenon aux élèves de Saint-Cyr ; et, chose singulière, on a presque toujours séparé l’examen des principes qu’il avait posés de l’expérience qu’il en put faire. Nous voudrions en montrer