une médaille, une carte de géographie, un livre soigneusement relié, doré sur la tranche, avec de belles images et des caractères bien formés. Ces moyens d’invitation ou d’encouragement ne sont plus nouveaux pour nous. Mais que l’on songe au temps où les enfants, apprenant l’alphabet dans un psautier latin, ne mettaient pas moins de trois et quatre ans à débrouiller une page ; où un maître de l’Oratoire pouvait dire : « Quand je me souviens de la manière qu’on m’a enseigné, il me semble qu’on me mettait la tête dans un sac et qu’on me faisait marcher à coups de fouet, me châtiant cruellement toutes les fois que, n’y voyant pas, je marchais de travers ! »
Voici d’ailleurs des procédés tout modernes, au moins par l’application, et que Fénelon a revêtus le premier de la forme la plus vivante. Nos leçons de choses ont-elles rien de supérieur, en effet, soit aux explications qu’il fait donner à son élève, à la campagne devant un moulin ou dans une grange, à la ville dans une boutique ou à la porte d’un atelier ; soit aux histoires empruntées de l’Ancien Testament, qu’il lui montre en action sur des tableaux préparés à cet usage ou qu’il lui fait jouer en traçant lui-même les rôles ; soit aux conversations familières dont le sujet est tiré de la vie réelle et qu’il se plaît à animer « des tours les plus agréables et des comparaisons les plus sensibles » ? Et, ce qui ne mérite pas moins d’être relevé dans ces instructions ingénieuses, c’est qu’en même temps qu’il les utilise pour semer les connaissances pratiques, Fénelon en fait surtout un instrument d’éducation. En développant chez l’enfant le goût de l’observation, en le laissant chaque fois dans une espèce « de faim d’en apprendre davantage, » il n’a garde