adroite, cette physionomie spirituelle, toute cette personne assaisonnée, touchante ou piquante (on se ferait scrupule d’en décider), n’est-elle pas faite pour l’amusement de sa mère ? Avec cela, de la finesse, de la gaieté, de la gaillardise même, un talent de contrefaire incomparable, mais capable de se contenir et qui se contient, un esprit vif, agissant, qui dérobe tout : que de ressources ! « Aimez, aimez Pauline, répète l’infatigable grand’mère ; ne vous martyrisez point à vous l’ôter. Voulez-vous, en la mettant au couvent, la rendre tout à fait commune ?… Comme elle est extraordinaire, je la traiterais extraordinairement. » Et elle y intéresse la conscience de sa fille, son affection, son plaisir, sa gloire : « La supériorité de votre esprit sur le sien vous fera suivre facilement la bonne route… ; quand je pense comme elle s’est corrigée en peu de temps pour vous plaire…, cela vous rend coupable de tout ce qu’elle ne fera pas. » Non, elle n’a pas le droit de n’avoir pour elle qu’une « fantaisie musquée » ; c’est son devoir de l’aimer, de ne la point quitter, de la mener partout. Pour achever de la lier, elle lui persuade de se l’attacher comme secrétaire : la charmante enfant a la main rompue, une orthographe correcte, un délicieux petit commerce : jamais elle ne sera embarrassée et elle peut être utile.
Assurée enfin que Pauline n’est plus en péril d’entrer malgré elle en religion, elle ne se tient pas pour satisfaite ; elle suit le détail de son éducation. Évitant d’ordinaire ce qui pourrait froisser le sentiment de Mme