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presque les termes de ses revendications. C’était l’objet commun de ses divers écrits. Un seul est intitulé proprement : Réflexions sur les femmes. Mais c’est aux femmes que s’adressent les conclusions pratiques de ses dissertations sur l’Amitié et sur la Vieillesse. Qu’elles discourent du Goût, de la Considération ou des Richesses, les femmes sont, au fond, la matière de ses observations et le but de ses conseils. Il n’est pas un de ses portraits, pas une de ses lettres qu’elle ne ramène, par quelque endroit, à des indications dont les femmes pussent tirer honneur et profit. La première fois que ses Avis à son fils et à sa fille furent publiés, à l’étranger et sans son aveu, ils portaient le titre de Lettres sur l’éducation nouvelle. Cette préoccupation « d’épurer son esprit et de fortifier sa raison » qu’elle avait dû s’imposer pendant tant d’années comme une nécessité personnelle était devenue, au profit des autres, la passion de sa vieillesse. Elle forme l’unité de ses écrits comme de sa vie.

III

On a dit des Avis d’une mère à son fils et des Avis d’une mère à sa fille qu’ils n’étaient que des manuels de l’art d’avancer et de plaire. Il est certain que Mme de Lambert ne se pique en aucune façon de disserter gravement sur l’éducation et qu’elle ne craint pas de s’arrêter à de pures prescriptions de bienséance, de tact et d’habileté mondaine. Mais, pris à leur source et suivis dans leur véritable courant, ses conseils ne manquent ni d’élévation ni de portée. « Il faut, disait-elle, un