le travail physique, qui achève de donner au corps le bien-être nécessaire. De même pour ce que dans l’école moderne on appelle l’ « hygiène morale » : des règles générales qui soient reconnues de tout le monde ; mais, dans l’application de ces règles, beaucoup de souplesse. Mme de Maintenon faisait la guerre aux maîtresses pointilleuses ; elle n’entendait nullement qu’on cherchât à découvrir les fautes des enfants, qu’on épiât les occasions pour les confondre ; bien au contraire : ne pas tout entendre, ou du moins ne pas montrer qu’on entend tout, faire semblant d’ignorer ce qu’on peut, un mot échappé, un rire hors de saison, une faute courte et passagère ; lorsqu’on n’a pu s’empêcher de voir, se garder de toujours punir, distinguer entre les résistances ou les inadvertances du moment et les opiniâtretés ou les dissipations de fond : telles sont ses recommandations continuelles. Elle poussait le précepte sur ce point aussi loin que Fénelon. « Il faut parfois, disait-elle, laisser les enfants faire leur volonté, afin de connaître leurs inclinations. » Et comme c’est lorsqu’ils y pensent le moins qu’ils se révèlent le mieux, dans son emploi du temps elle ménageait aux récréations une place particulière. Une des maximes fondamentales des Petites Écoles était qu’il faut entretenir l’enfant en belle humeur. Mme de Maintenon, d’accord en cela avec Port-Royal, insiste pour « qu’on gouverne avec gaieté. »
Ses moyens d’action étaient conformes à cette doctrine. Le principal était la raison. « Vous savez, écrivait-elle, que ma folie est de vouloir faire entendre raison à tout le monde. » Elle estimait que c’est un langage qu’on ne saurait tenir aux enfants ni trop tôt ni trop souvent ; elle l’introduisait partout, dans la piété comme dans