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la peinture et même le Iatin ; il recommandait seulement de ne puiser à ce trésor de connaissances qu’avec réserve.

Sauf le latin et la peinture, toutes ces matières, comme nous dirions, faisaient partie de l’enseignement de Saint-Cyr jusqu’en 1692 ; et, à vrai dire, il n’en est point qui ait été jamais complètement supprimée. Mme de Maintenon se laisse emporter par sa fougue naturelle lorsqu’elle semble interdire aux demoiselles tout sujet profane et ne tolérer de l’histoire que juste « ce qu’il faut pour ne pas confondre un empereur romain avec un empereur de la Chine ou du Japon, et distinguer un roi d’Espagne ou d’Angleterre d’avec un roi de Perse ou de Siam. » Ce sont les Mémoires des Dames de Saint-Cyr qui nous en avertissent : « on se tromperait à prendre à la lettre tout ce qu’elle fit à l’époque de la réforme, et même tout ce qu’elle écrivit depuis sur ce sujet » ; son intention n’était pas « qu’on tînt toute la vie les demoiselles dans ce grand abaissement où elle jugea à propos de les mettre pour un temps. » Il y eut comme une période de pénitence : on rentra ensuite dans la mesure. Mme de Maintenon ne désapprouvait pas « qu’on lût quelquefois dans la mythologie et l’antiquité, ni qu’on connût les princes de sa nation, pourvu que cela ne fût pas l’objet d’une étude particulière et suivie. » Mais c’est là précisément ce qui marque le changement opéré dans l’esprit, sinon dans les programmes de Saint-Cyr.

Sous une forme plus ou moins atténuée, à partir de 1692 Mme de Maintenon proscrit ce qu’elle appelle après Fénelon la vaine curiosité. Il y avait bien des souvenirs de l’hôtel de Rambouillet ainsi que des salons de