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si difficile à contenter. » Mais l’affection qu’il portait aux enfants de Mme de Montespan ne pouvait manquer de le rapprocher de celle qui avait consenti à les élever ; et, insensiblement, il avait pris du goût pour cette femme « d’une humeur toujours égale, maîtresse d’elle-même, modeste, raisonnable, qui joignait à des qualités si rares les agréments de l’esprit, et dont l’air de satisfaction intérieure, le calme parfait témoignaient si souverainement d’une vie sans reproche. » Dès ce moment peut-être aussi n’était-il pas insensible à d’autres charmes, bien qu’elle fût un peu plus âgée que lui. Au témoignage des Dames de Saint-Cyr, dont le portrait semble se rapporter à ce moment, « Mme de Scarron avait le son de voix le plus agréable, un ton affectueux, un front ouvert et riant, le geste naturel de la plus belle main, des yeux de feu, les mouvements d’une taille libre si affectueuse et si régulière qu’elle effaçait les plus belles de la cour. Le premier coup d’œil était imposant et comme voilé de sévérité : le sourire et la voix ouvraient le nuage. » À la fin de 1673, le roi ayant reconnu ses enfants, Mme Scarron alla demeurer à la cour ; l’année suivante, ayant reçu une partie de la somme qui lui avait été promise pour ses soins (27 décembre 1674), elle achetait la terre de Maintenon, à laquelle était attachée une rente de quinze mille livres, et en 1675, à la veille de partir pour les eaux des Pyrénées avec le duc du Maine, elle en prenait, sur l’ordre de Louis XIV, le titre et le nom.

IV