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chose avec plus de calme, ne nous envoient pas des diamants verts.

— Il n’y pas de diamants verts. — Cela s’appelle des émeraudes. Je disais que c’est l’offre de quelqu’un qui veut vous séduire.

— C’est possible.

— Que lui répondrez-vous ?

— Voyons, votre vous m’ennuie. Je ne puis pas répondre au mur. Si quelqu’un se présente je verrai.

— Que verrez-vous ?

— Je verrai un beau jeune homme, s’il est beau.

— Et s’il a des intentions, si…

— Obligez-moi, dit Reine, d’aller vous calmer avec une promenade aux Champs-Élysées. Ces monstres d’hommes croient qu’on se donne pour une parure de coco comme les négresses. Ah ! vous êtes jaloux. Je m’en doutais depuis l’autre jour. Vous faisiez des yeux terribles à un beau Turc qui revenait avec nous de Versailles. Il me plaît, moi, d’être admirée et d’être crue sur parole. Je ne connais pas celui qui m’a envoyé cet écrin ; s’il vient je le lui rendrai ; s’il est beau je vous en ferai part.

— Vous ne me dites pas la vérité, dit Ervasy en prenant prudemment son chapeau et ses gants.

— Vous ne voulez pas de cette vérité, dit Reine en faisant reculer du regard le pauvre Ervasy jusqu’à la porte de la chambre, je vais me servir de l’autre.

J’ai été suivie hier par le Turc de Versailles : il a pris chez le portier mon nom, mon adresse, et c’est lui qui, ce matin, m’a envoyé l’écrin. Attendez encore, dit-elle à Ervasy : Avant que vous ne partiez, permettez-moi de vous