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vos devoirs envers de bons maîtres, et votre désir de passer à mon service.

— Voilà le denier qui règle nos engagements, ajouta le prince en offrant un billet de banque de 500 francs à l’émerveillé Dauphin.

— Mais, monseigneur, dit le chasseur, que ferai-je pour mériter cette preuve de générosité ?

— Vous taire sur nos conventions, afin de ne pas me compromettre auprès d’un honorable banquier comme M. Ervasy, que j’affligerai toujours assez dans un an en le privant de vos bons offices.

— Quant à cela, monseigneur, soyez parfaitement tranquille. Je suis la discrétion même. Je verrais les choses du monde les plus extraordinaires que je ne dirais rien. Au fond vous avez raison, mon prince, il ne faudrait pas faire de la peine à un brave homme comme M. Ervasy.

— Mettez ceci dans votre poche, conseilla le prince à Dauphin, qui prit le billet de banque.

— Oui, Dauphin. La simple probité commande d’avoir des égards envers ceux qui prennent nos intérêts.

— Maintenant j’ai peur de le faire trop bête, réfléchit le prince. Il vient de m’échapper une étrange naïveté.

— D’autant plus, reprit Dauphin, que ce bon M. Ervasy s’en va par un mauvais chemin depuis quelque temps.

— Oui, il ne jouit pas d’une bonne santé.

— Elle est fort mauvaise, monseigneur, sa santé.

— Quel est son mal ?

— Qui le sait !

— Pourquoi ne s’entoure-t-il pas, riche comme il