— Connaissez-vous Fernand Cortez ?
— Je ne le connais que de réputation, répondit le chasseur.
— Le malheureux ! pensa madame Ervasy ; il prend sans doute Fernand Cortez pour un acteur. Attention à mes questions. S’il est trop bête tout est perdu. L’impossible est impossible.
— Vous verrez avec moi Fernand Cortez. C’est une pièce sur laquelle je tiens à avoir votre avis ; vous avez des opinions franches, simples, mais naturelles. Ce soir vous m’avez quelquefois surpris par vos remarques naïves sur le Diable boiteux.
— Madame est trop bonne.
— Non, c’est la vérité. J’aurais voulu que M. Ervasy vous entendît. Quel âge avez-vous ?
— J’aurai vingt-six ans à la Saint-Fiacre.
— Ah ! vraiment, vingt-six ans. Vous n’en paraissez pas vingt. Vos réflexions ne sont pas d’une personne de votre âge. Vous avez la figure très-jeune.
— C’est que madame n’a pas remarqué que je m’étais arrangé les favoris et les moustaches ainsi qu’elle le désirait. Ça change un homme.
— Je m’en étais, au contraire, aperçue tout de suite. Vous y gagnez beaucoup.
— Je vous remercie, madame.
— Onze heures moins un quart, dit Ervasy en regardant à sa montre. Voulez-vous que nous rentrions ? Le fond de l’air est un peu froid ce soir.
— Partons, répondit madame Ervasy, désespérée de la